Réserve naturelle intégrale du mont Nimba






Valeur universelle exceptionnelle
Brève synthèse

Un véritable « château d'eau » avec une cinquantaine de sources entre la Côte d'Ivoire et la Guinée, la réserve naturelle intégrale du mont Nimba est dominée par une chaîne de montagnes qui culminent à 1, 752 m d'altitude au mont Nimba. Les pentes, couvert de forêt dense aux niveaux inférieurs, avec des alpages herbeux, regorgent d'une flore et d'une faune endémiques particulièrement riches. S'étendant sur une superficie totale de 17, 540 ha, avec 12, 540 ha en Guinée et 5, 000 ha en Côte d'Ivoire, le bien est intégré au domaine public des deux Etats.

Cette Réserve abrite des espèces originales et diversifiées des populations animales et végétales les plus remarquables, non seulement en Afrique de l'Ouest, mais aussi sur tout le continent africain; notamment des espèces menacées comme le Micropotamogale du Mont Nimba (Micropotamogale lamottei), le crapaud vivipare du mont Nimba (Nimbaphrynoides occidentalis) et les chimpanzés qui utilisent des pierres comme outils.

Critère (ix) :Fait partie des rares chaînes montagneuses d'Afrique de l'Ouest, Le mont Nimba s'élève brusquement à une altitude de 1, 752 m au dessus d'un panorama vallonné et laissant place à des plaines boisées en basse altitude. C'est un refuge isolé recouvert de forêts de montagne, faisant du paysage du golfe de Guinée un site exceptionnel du point de vue écologique. Ses caractéristiques géomorphologiques et son climat montagnard subéquatorial aux forts contrastes saisonniers et altitudinaux produisent une riche variété de microclimats. Ce dernier facteur a contribué à l'individualisation d'une population de plantes et de faunes insolites, ainsi qu'un écosystème dynamique et exceptionnellement varié.

Critère (x) :Sa situation géographique et climatique unique combinée à son contexte biogéographique confère à la chaîne de Nimba l'une des diversités les plus remarquables de toute la région ouest-africaine. C'est aussi l'un des seuls sites du golfe de Guinée à fort potentiel d'endémisme. Le large éventail d'habitats de la Réserve avec ses nombreuses niches permet au bien d'abriter plus de 317 espèces de vertébrés, dont 107 mammifères, et, à plus de 2, 500 espèces d'invertébrés à fort taux d'endémisme.

Le crapaud vivipare du mont Nimba (Nimbaphrynoides occidentalis), gravement menacée d'extinction en raison de sa zone de reproduction très réduite, ne vit que dans les habitats de haute altitude. Une autre espèce endémique en danger d'extinction est le micropotamogale du mont Nimba (Micropotamogale lamottei), un petit insectivore semi-aquatique. Plusieurs espèces de primates menacés sont également présentes, y compris les chimpanzés capables d'utiliser des outils.

La Réserve contient une population végétale très importante, avec une forêt dense couvrant le niveau inférieur du massif jusqu'à 1, 000 m d'altitude, remplacé plus haut par une forêt de montagne riche en épiphytes. Le massif du Nimba a des sommets qui s'étendent sur 15 km de long et recouverts de savane montagnarde. Plus de 2, 000 espèces de plantes vasculaires, y compris plusieurs plantes endémiques ou quasi-endémiques ont été enregistrées.
Intégrité

Le bien comprend la quasi-totalité du massif du Nimba situé en Guinée et en Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, la réserve couvre une superficie d'environ 17, 540 ha dont 12, 540 ha en Guinée et 5, 000 ha en Côte d'Ivoire. La partie du massif située sur le territoire du Libéria est fortement dégradée du fait des anciennes activités minières. Le bien comprend donc les habitats suffisants nécessaires pour maintenir son intégrité.

Dans la partie guinéenne, une enclave où l'exploitation minière a eu lieu est directement adjacente à la propriété. Même si cette exploitation est techniquement en dehors du bien, on peut se demander s'il peut être exploité sans affecter l'intégrité de ce bien.
Exigences de protection et de gestion

Depuis 1944, Le mont Nimba bénéficie d'un statut de protection stricte dans sa partie nord, aujourd'hui partagée entre la Guinée et la Côte d'Ivoire. La Réserve est clairement délimitée par ses limites naturelles (cours d'eau) reconnues et respectées par les populations riveraines. En Côte d'Ivoire, son statut a été renforcé par la loi 2002-102 du 11 février 2002 qui confère la qualité de domaine public inaliénable à l'Etat. Tous les droits fonciers de la Réserve sont désormais la propriété exclusive de l'Etat et toute installation d'activité humaine est interdite. En plus du cadre juridique, l'Etat ivoirien a mis en place un cadre institutionnel renforcé qui décentralise certaines fonctions administratives à l'Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR) par décret n°2002-359 du 24 juillet 2002 et à la Fondation des Parcs et Réserves (FPRCI) pour rechercher des permanences le financement.

En ce qui concerne la Guinée, le statut de 1944 reste la base légale de la protection. Il est important que cette protection soit transcrite en droit guinéen par voie judiciaire. L'administration de la Réserve est assurée par un établissement public à caractère administratif et scientifique (Centre de Gestion de l'Environnement du Mont Nimba-Simandou (CEGENS)) sous la tutelle du Ministère de l'Environnement, Eaux et Forêts et Développement Durable. La partie guinéenne a été déclarée Réserve de biosphère en 1980.

Le massif est menacé par une pression accrue adjacente aux limites du site, causées par les populations voisines et l'augmentation de la pression démographique. Bien que les forêts naturelles qui recouvrent les pentes du Nimba n'aient pas beaucoup souffert, au contraire, la faune a fait l'objet d'un braconnage très intense.

Le besoin de terres pour l'agriculture et l'élevage a renforcé la pratique traditionnelle du défrichement par le feu. Ces feux anthropiques se produisent régulièrement dans l'aire protégée, constituant un défi administratif important. La participation de la population voisine aux mesures de conservation est indispensable pour remédier à ces problèmes.

Une surveillance du bien doit être assurée pour dissuader les pratiques qui portent atteinte à son intégrité. Aussi, les capacités des instances de gestion doivent être renforcées tant au niveau des ressources techniques et humaines que des moyens financiers.



Architecture classique
Architecture classique