Parc national des Virunga






Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse

Le parc national des Virunga est unique avec sa chaîne active de volcans et sa riche diversité d'habitats qui surpassent ceux de tout autre parc africain. Sa gamme contient un amalgame de steppes, savanes et plaines, marais, des ceintures forestières de basse altitude et afro-montagnardes à une végétation afro-alpine unique et des glaciers permanents et de la neige sur les Monts Rwenzori dont les sommets culminent à 5000 m d'altitude. Le bien comprend les massifs spectaculaires des monts Rwenzori et Virunga contenant les deux volcans les plus actifs d'Afrique. La grande diversité des habitats produit une biodiversité exceptionnelle, notamment des espèces endémiques et des espèces rares et globalement menacées comme le gorille des montagnes.

Critère (vii) :Le Parc national des Virunga offre les paysages montagnards les plus spectaculaires d'Afrique. Le mont Rwenzori avec ses reliefs déchiquetés et ses sommets enneigés, leurs falaises et leurs vallées escarpées, et les volcans du massif des Virunga recouverts d'une végétation afro-alpine de fougères arborescentes et de Lobelia et leurs pentes couvertes de forêts denses, sont des lieux d'une beauté naturelle exceptionnelle. Les volcans, qui éclatent à intervalles réguliers toutes les quelques années, constituent les caractéristiques foncières dominantes du paysage exceptionnel. Le parc présente plusieurs autres panoramas spectaculaires comme les vallées érodées des régions de Sinda et d'Ishango. Le parc contient également d'importantes concentrations d'animaux sauvages, notamment les éléphants, buffles et épis de Thomas, et la plus grande concentration d'hippopotames en Afrique, avec 20, 000 individus vivant sur les rives du lac Edouard et le long du Rwindi, Rivières Rutshuru et Semliki.

Critère (viii) :Le Parc National des Virunga est situé au centre du Rift Albertin, de la vallée du Grand Rift. Dans la partie sud du parc, l'activité tectonique due à l'extension de la croûte terrestre dans cette région a provoqué l'émergence du massif des Virunga, comprenant huit volcans, dont sept sont situés, totalement ou partiellement, dans le parc. Parmi eux, sont les deux volcans les plus actifs d'Afrique - Nyamuragira et le Nyiragongo voisin - qui sont à eux deux responsables des deux cinquièmes des éruptions volcaniques historiques sur le continent africain et qui se caractérisent par l'extrême fluidité de la lave alcaline. L'activité du Nyiragongo est d'importance mondiale en tant que témoin du volcanisme d'un lac de lave :le fond de son cratère est en fait rempli par un lac de lave quasi permanent qui se vide périodiquement avec des conséquences catastrophiques pour les communautés locales. Le secteur nord du Parc comprend environ 20% du massif des Monts Rwenzori - la plus grande région glaciaire d'Afrique et la seule véritable chaîne de montagnes alpines du continent. Il borde le parc national des monts Rwenzori en Ouganda, inscrit au patrimoine mondial, avec qui il partage le ‘Pic Marguerite’, troisième plus haut sommet d'Afrique (5, 109 mètres).

Critère (x) :Du fait de ses variations d'altitude (de 680 m à 5, 109 mètres), précipitations et nature du sol, Le Parc National des Virunga possède une très grande diversité de plantes et d'habitats, ce qui en fait le premier parc national africain pour la diversité biologique. Plus de 2, 000 espèces végétales de premier plan ont été identifiées, dont 10 % sont endémiques du Rift Albertin. Les forêts afro-montagnardes représentent environ 15% de la végétation. Le Rift Albertine contient également plus d'espèces de vertébrés endémiques que toute autre région du continent africain et le Parc en possède de nombreux exemples. Le parc contient 218 espèces de mammifères, 706 espèces d'oiseaux, 109 espèces de reptiles et 78 espèces d'amphibiens. Il sert également de refuge à 22 espèces de primates dont trois sont les grands singes – gorille de montagne (Gorilla beringei beringei), le gorille des plaines orientales (Gorilla beringei graueri) et le chimpanzé oriental (Pan troglodytes schweinfurthi), avec un tiers de la population mondiale de gorilles de montagne. Les zones de savane du Parc contiennent une population diversifiée d'ongulés et la densité de la biomasse de la faune est l'une des plus élevées de la planète Terre (27,6 tonnes/km 2 ). Parmi les ongulés, il y a certains animaux rares comme l'okapi (Okapi johnstoni), endémique de la République Démocratique du Congo, et le céphalophe rouge des forêts (Cephalophus rubidus), endémique des Monts Rwenzori. Le Parc comprend également d'importantes zones tropicales indispensables à l'hivernage de l'avifaune paléarctique.

Intégrité

Le Parc se caractérise par une mosaïque d'habitats extraordinaires qui s'étendent sur 790, 000 ha. La propriété est clairement délimitée par l'ordonnance de 1954. La richesse est bien protégée malgré les défis économiques et démographiques de sa périphérie.

Le Parc contient deux corridors écologiques très importants car il relie les différents secteurs respectifs :le corridor Muaro relie le secteur Mikeno au secteur Nyamulagira; le côté ouest relie le secteur nord au secteur centre du massif des Virunga. La présence du parc national Queen Elizabeth, une aire protégée contiguë à l'Ouganda, constitue également un corridor terrestre écologique reliant les secteurs centre et nord. Aussi, Le lac Edouard forme un important corridor aquatique.

Exigences de protection et de gestion

Le bien bénéficie du statut de Parc national depuis 1925. Son autorité de gestion est l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) l'organisme qui a perdu de nombreux agents tués en service actif. Le Parc rencontre des problèmes de gestion.

Pour assurer la pérennité des valeurs des ressources du bien, le Parc doit être géré sur une base scientifique et posséder un plan de gestion qui facilitera, entre autres, une meilleure délimitation des différentes zones. Une surveillance renforcée est nécessaire pour assurer l'intégrité des limites du parc. Cela réduirait le braconnage, la déforestation, et la pression sur les ressources halieutiques (qui risquent d'augmenter), notamment les activités de groupes armés isolés. À cette fin, le renforcement du personnel et la disponibilité des équipements ainsi que la formation du personnel du Parc sont d'une importance primordiale.

L'amélioration et le renforcement des infrastructures administratives et de surveillance contribueraient à réduire la pression sur les espèces rares et menacées, comme le gorille des montagnes, éléphants, hippotomes et chimpanzés. Compte tenu de l'augmentation importante des populations, la mise en place de zones tampons dans tous les secteurs est indispensable et urgente. Une autre priorité est d'établir un fonds fiduciaire pour garantir des ressources suffisantes pour la protection et la gestion à long terme du bien.

La promotion d'un tourisme localisé et maîtrisé pourrait augmenter les revenus et contribuer à un financement régulier pour l'entretien du bien.



Architecture classique
Architecture classique