Vieilles villes de Djenné






Valeur universelle exceptionnelle
Brève synthèse

Djenné, chef-lieu du Cercle de Djenné, situé à 130 km au sud-ouest de Mopti (la capitale régionale) et à environ 570 km au nord-est de Bamako (la capitale nationale), est l'une des plus anciennes villes d'Afrique subsaharienne.

Le bien culturel « Vieilles Villes de Djenné » est un bien en série comprenant quatre sites archéologiques, à savoir Djenné -Djeno , Hambarkétolo, Kaniana et Tonomba, ainsi que l'ancien tissu de la ville actuelle de Djenné couvrant une superficie de 48,5 ha et divisé en dix quartiers. La propriété est un ensemble qui, depuis de nombreuses années, a symbolisé la ville africaine typique. Elle est aussi particulièrement représentative de l'architecture islamique en Afrique subsaharienne.

Le bien se caractérise par l'utilisation intensive et remarquable de la terre notamment dans son architecture. L'exceptionnelle mosquée d'une grande valeur monumentale et religieuse en est un exemple remarquable. La ville est réputée pour ses constructions civiques, avec le style distinctif de la verticalité et des contreforts ainsi que les élégantes maisons monumentales aux façades complexes.

Fouilles réalisées en 1977, 1981, 1996 et 1997, a révélé une page extraordinaire de l'histoire humaine remontant au IIIe siècle av. Ils ont mis au jour un ensemble archéologique qui témoigne d'une structure urbaine préislamique riche de constructions circulaires ou rectangulaires en djenné ferey et de nombreux vestiges archéologiques (jarres funéraires, poterie, meules, broyeurs, scories métalliques, etc.).

Le bien « Vieilles villes de Djenné » comprend la ville de Djenné, caractérisé par une architecture remarquable et son tissu urbain, d'une rare harmonie, et quatre (4) sites archéologiques témoignant d'une civilisation préislamique disparue depuis longtemps.

Le bien « Vieilles villes de Djenné » conserve encore les valeurs qui ont justifié sa valeur universelle exceptionnelle lors de son inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Tout d'abord, l'archéologie, historique, les valeurs religieuses et architecturales doivent être mentionnées.

Critère (iii) :Djenné-Djeno, avec Hambarketolo, Tonomba et Kaniana sont des témoins exceptionnels des civilisations préislamiques du delta intérieur du Niger. La découverte de nombreuses habitations sur le site de Djenné-Djeno (vestiges de structures traditionnelles en briques (djénné ferey), jarres funéraires) ainsi qu'une richesse d'objets en terre cuite et en métal en font un site archéologique majeur pour l'étude de l'évolution des habitations, techniques industrielles et artisanales.

Critère (iv) :Le tissu ancien de Djenné est un exemple exceptionnel d'ensemble architectural de bâtiments illustrant une période historique importante. Influencé par l'architecture marocaine (1591), puis marqué par l'Empire Toucouleur en 1862, l'architecture de Djenné se caractérise par sa verticalité, ses contreforts ponctuent les façades des maisons à étage dont les entrées font toujours l'objet d'une attention particulière. La reconstruction de la Mosquée (1906-1907) a abouti à la création d'un monument représentatif de l'architecture religieuse locale.
Intégrité

Les vestiges des quatre sites archéologiques inscrits restent intacts (tessons de poterie, jarres funéraires, vestiges de murs et habitations circulaires ou rectangulaires en briques crues rondes traditionnelles (djénné ferey), statuettes et briques de terre crue, scories métalliques, meules, broyeurs et cimetières islamiques). Les marais où se trouvent les petites îles assurent une relative intégrité physique. Cependant, ces sites archéologiques inscrits sont vulnérables à des menaces très graves telles que le lessivage, l'érosion et le ravinement par les intempéries et l'urbanisation incontrôlée.

En plus de sa prestigieuse mosquée, Djenné conserve encore ses élégantes maisons monumentales de composition rigoureuse aux façades parfois ornées d'un porche, et soutenir les pilastres avec, dans le centre, "le potier", un motif décoratif indiquant la position de la porte d'entrée. Cette architecture de terre, l'un des critères d'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial, a subi pendant plusieurs décennies des modifications altérant ses valeurs esthétiques, par exemple:

l'introduction de matériaux modernes, à savoir le ciment, briques cuites et portes et fenêtres métalliques;

la disparition des éléments décoratifs sur les façades, caractéristique de l'architecture en terre de Djenné.


Authenticité

L'authenticité du site, en particulier le tissu ancien inscrit, en témoigne l'utilisation de matériaux de construction peu modifiés :la terre est le matériau globalement privilégié. La transmission des techniques de construction est confiée à la société Barey, tailleurs de pierre   de génération en génération.

Finalement, par l'esprit, sagesse, bienvenue et la Grande Mosquée, Djenné est et reste la « ville pieuse ».
Exigences de protection et de gestion

La ville de Djenné bénéficie d'une protection juridique à travers l'inscription au patrimoine national du bien et la création d'une mission culturelle pour sa conservation.

La Grande Mosquée, les écoles coraniques et les Tombeaux des Saints bénéficient de la protection coutumière à travers la mise en place d'un comité de gestion de la Mosquée, l'association des écoles coraniques et encadrement par le chef de village, son Conseil et ses chefs de district.

Le site possède un « plan de conservation et de gestion » pour une durée de cinq (5) ans, 2008-2012, qui a été préparé en coopération avec les communautés selon une approche participative.

Des problèmes potentiels pourraient survenir avec une augmentation de la population et la spéculation immobilière. Les limites de la zone de protection sont vagues. Une réglementation urbaine en préparation pourrait aider à définir lesdites limites et contribuer au développement durable de la ville et au respect des valeurs patrimoniales.

La mission culturelle requiert la mise à disposition de ressources humaines et matérielles pour assurer le contrôle du bien contre le pillage et d'autres menaces pour le patrimoine culturel.



Architecture classique
Architecture classique