Guerrier nu avec une lance



A dix-neuf ans, Théodore Gericault entre dans l'atelier parisien de Pierre-Narcisse Guérin, un disciple à succès de Jacques-Louis David. Dans l'atelier de Guérin, le jeune Géricault aurait affiné son savoir-faire en dessinant d'après des statues et moulages antiques du Louvre puis d'après le modèle vivant en préalable à des œuvres grandeur nature.

Le Nu guerrier à la lance est une présentation audacieuse du nu masculin qui aurait rappelé aux contemporains de Géricault une « académie, " ou croquis qui a été exécuté comme un exercice et destiné à servir d'inspiration pour plus tard, plus fini, composition. Dans ce travail cependant, Gericault a transformé son exercice en une peinture de chevalet achevée. La jambe droite du modèle, lance, et le bras gauche constituent trois diagonales parallèles, et le corps lui-même est divisé en une série de triangles imbriqués comme on peut le voir dans le bras droit et la cuisse gauche pliés. La puissance de la figure, cependant, est communiqué par la tête, à l'écart du spectateur, et contempler un paysage aride. Le contraste de la forme virile de la figure contre le paysage vide peut être compris comme une métaphore romantique de la défaite de la France, dont les vastes énergies ont été canalisées dans le monde de l'imagination après les guerres napoléoniennes.


le romantisme
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