Réserves Naturelles de l'Air et du Ténéré






Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse

La Réserve Naturelle de l'Aïr et du Ténéré est l'une des plus grandes aires protégées d'Afrique, couvrant 7, 736, 000 hectares. C'est le dernier bastion de la faune saharo-sahélienne au Niger. Il comprend deux zones principales :les massifs montagneux de l'Aïr s'élevant jusqu'à 2000 m d'altitude et la vaste plaine du désert du Ténéré. Au coeur d'un environnement désertique, l'Aïr représente une petite poche de végétation sahélienne avec des éléments soudanais et saharo-méditerranéens.

Critère (vii) :L'Aïr constitue une enclave sahélienne entourée d'un désert saharien, formant ainsi un assemblage remarquable d'écosystèmes reliques combinés à des paysages de montagne et de plaine d'une valeur et d'un intérêt esthétiques exceptionnels. Les dunes vivantes du Ténéré modifient rapidement le paysage par déplacement et dépôt de sable. La région contient les montagnes de marbre bleu qui représentent un intérêt esthétique exceptionnel.

Critère (ix) :La Réserve de l'Aïr et du Ténéré est le dernier bastion de la faune saharo-sahliene au Niger. L'isolement de l'Aïr et la très faible présence humaine sont les raisons de la survie dans cette région de nombreuses espèces fauniques qui ont été éliminées d'autres régions du Sahara et du Sahel. La propriété contient une grande variété d'habitats (dunes vivantes, dunes fixes, désert de gravier pierreux, vallées des falaises, canyon, hauts plateaux, trous d'eau, etc.) nécessaires à la conservation de la diversité biologique saharienne sahélienne.

Critère (x) :Le bien contient des habitats naturels importants pour la survie des trois antilopes du désert du Sahara figurant sur la Liste rouge des espèces menacées de l'UICN :la gazelle Dorcus (Gazella dorcas dorcas); la gazelle Leptocere (Gazella leptoceros); et l'Addax (antilope hélicoïde) (Addax nasomaculatus). Environ un sixième de la Réserve bénéficie du statut de sanctuaire pour la protection de l'Addax. Le bien contient d'importantes populations d'espèces d'ongulés du Sahara et d'espèces de carnivores telles que le renard fennec, Renard de Rüppells, et le guépard. Le massif de l'Aïr constitue également une zone de transit pour un grand nombre d'oiseaux migrateurs afrotropicaux et paléarctiques. Au total, 40 espèces de mammifères, 165 espèces d'oiseaux, 18 espèces de reptiles et une espèce d'amphibiens ont été identifiées dans la Réserve. En ce qui concerne la flore, la steppe contient des espèces d'Acacia ehrenbergiana, Acacia raddiana, Balanites aegyptiaca, Maerua crassifolia, et à plus basse altitude des espèces de Panicum turgidum et Stipagrostis vulnerans. Dans les grandes vallées où l'eau des réservoirs alluviaux est abondante, un habitat très particulier s'est développé associant une strate ligneuse dense de palmiers doum, palmiers dattiers, Acacia nilotica, Acacia raddiana, Boscia senegalensis, Salvadora persica, et une strate herbacée avec entre autres, Stipagrostis vulnerans.

Intégrité

Le bien est l'une des plus grandes aires protégées d'Afrique couvrant une superficie de 7, 736, 000 ha. Sa partie centrale (1, 280, 500ha) est classé en réserve stricte (Addax Sanctuary). Comme les espèces du désert se trouvent en très faibles densités, cette grande taille est indispensable à leur survie. Aux confins des montagnes de l'Aïr et du désert du Ténéré, les limites sont marquées à tous les principaux points d'entrée. Une extension dans le sud-ouest pour inclure un site pour la faune sous certaines conditions pluviométriques et pour prendre en compte une migration d'Addax sud-est vers la région du Mt Termit est à l'étude.

Exigences de protection et de gestion

Le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 1992 en raison de l'instabilité politique et des dissensions parmi les populations. Le bien bénéficie d'une protection juridique et d'une gestion satisfaisante, avec l'appui technique et financier de l'Etat et des partenaires au développement. Il n'a pas de plan de gestion. La chasse et l'exploitation des produits ligneux sont interdites dans la Réserve; et l'accès au sanctuaire d'Addax est également strictement interdit. Le braconnage et le pâturage illégal sont les principales menaces qui mettent le bien en danger. Ces menaces trouvent un début de solution avec des activités de surveillance et de sensibilisation mais beaucoup reste à faire pour les éliminer complètement. Pour minimiser ces problèmes, la présence physique des autorités de gestion dans la Réserve doit être renforcée; les droits respectifs d'utilisation des terres et d'accès aux ressources des populations locales doivent être précisés, le suivi et la surveillance du bien doivent être améliorés pour lutter contre les problèmes de braconnage et d'extraction illégale des ressources naturelles et arrêter la collecte de bois et de fanes dans le bien à des fins commerciales. Le développement durable et la conservation de ce bien nécessitent le renforcement de l'appui financier et technique de l'Etat et des partenaires au développement, afin d'établir un plan d'aménagement et de gestion du site, pour une mise en œuvre efficace un cadre de concertation intercommunale, et de convenir de la cogestion des ressources naturelles du bien par l'Etat et les communautés concernées.



Architecture classique
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