Monastère des Hiéronymites et Tour de Belém à Lisbonne






Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse
Ce bien en série du patrimoine mondial comprend le Monastère des Hiéronymites et la Tour de Belém, tous deux connus sous le nom de complexe de Belém, situé sur la rive du Tage à l'entrée du port de Lisbonne. Le monastère des Hiéronymites est une fondation royale qui remonte à la fin du XVe siècle. Il a été commandé par le roi D. Manuel I et offert aux moines de Saint Hieronymus afin qu'ils prient pour le roi, et offrir une assistance spirituelle aux marins qui ont quitté les côtes de Lisbonne en quête du nouveau monde. Le monastère a également été construit pour perpétuer la mémoire du prince Henri le Navigateur. Son ornementation très riche découle de l'exubérance typique de l'art manuélin. Étant symboliquement liée à l'ère des découvertes, le monastère conserve encore la plupart de ses magnifiques structures, dont son cloître du XVIe siècle, l'ancien réfectoire des frères, et la Bibliothèque.
Non loin du monastère, sur les rives du Tage, Francisco de Arruda a construit la célèbre Tour de Belém vers 1514, également connue sous le nom de Tour Saint-Vincent, patron de la ville de Lisbonne, qui commémorait l'expédition de Vasco de Gama et servait également à défendre le port de Lisbonne. La croix des Chevaliers du Christ se répète indéfiniment sur les parapets de cette forteresse, tandis que les tours de guet qui la flanquent sont coiffées de coupoles nervurées inspirées de l'architecture islamique.
Créé par la dynastie royale des Avis à son apogée, le complexe de Belém est l'un des exemples les plus représentatifs de la puissance portugaise à l'époque des découvertes.
Critère (iii) :Le Monastère des Hiéronymites et la Tour de Belém sont un témoignage unique et exceptionnel d'une civilisation et d'une culture des XVe et XVIe siècles. Ils reflètent la puissance, connaissances et le courage du peuple portugais à une époque où il consolidait sa présence et le domaine des routes commerciales intercontinentales.
Critère (vi) :Le complexe de Belém est directement associé à l'âge d'or de la découverte et au rôle pionnier des Portugais aux XVe et XVIe siècles dans la création de contacts, le dialogue et l'échange entre les différentes cultures.
Intégrité
Le bien en série comprend 2, 66 ha, comprenant le complexe de Belém qui comprend le Monastère des Hiéronymites et la Tour de Belém. Malgré les changements que les deux monuments ont subis au fil du temps, ils ont réussi à préserver leur intégrité physique. Au Monastère, l'église maintient ses services religieux en tant que paroisse de Santa Maria de Belém.
La Tour de Belém a conservé son plan d'origine, malgré les grands changements dans les environs causés par les décharges et par l'ensablement du Tage. La zone tampon de 103 ha autour du bien en série sert à accroître la protection du cadre des deux monuments mais le cadre plus large, surtout vu de la mer, justifie toujours une protection supplémentaire pour s'assurer que les caractéristiques visuelles sont maintenues.
Authenticité
L'ensemble de Belém témoigne de l'apogée culturelle du Portugal au XVIe siècle et a conservé son authenticité en termes de matériaux, former, et conception. Une mention particulière est le travail de la pierre du monastère et de la tour, où les matériaux de construction sont ceux utilisés dans la construction d'origine. Les projets de restauration mis en œuvre par des organisations nationales et locales ont strictement respecté les matériaux et les techniques d'origine. Les propriétés conservent leur position prédominante d'un point de vue urbain. L'authenticité a également été préservée en termes de localisation et de cadre, comme il n'y a pas de changements majeurs par rapport au plan initial, matériaux, signification sociale et relation avec le milieu urbain.
Exigences de protection et de gestion
Le Monastère des Hiéronymites et la Tour de Belém sont classés monuments nationaux par un décret publié au Journal du Gouvernement no. 14 du 17 janvier 1907. Afin d'assurer l'application de la loi comme base du système politique et réglementaire de protection et de valorisation du patrimoine culturel (loi n° 107 du 8 septembre 2001), Décret n. 140 du 15 juin 2009 a fixé le cadre juridique des études, projets, rapports, travaux ou interventions réalisés pour des biens culturels classés. Il a établi, comme règlement, la nécessité d'une évaluation préalable et systématique, le suivi et l'analyse minutieuse de tous travaux susceptibles d'affecter l'intégrité du bien afin d'éviter toute défiguration, délabrement, perte de caractéristiques physiques ou d'authenticité. Ceci est assuré par une planification appropriée et stricte, par du personnel qualifié, et par une surveillance attentive de toutes les techniques, méthodologies et ressources à utiliser pour la mise en œuvre des interventions sur les biens culturels.
De la même manière, Décret n. 309 du 23 octobre 2009 assimile les zones tampons à des zones de protection spéciale, qui bénéficient de restrictions adéquates pour la protection et la mise en valeur des biens culturels.
L'objectif clé des dispositions de gestion est de préserver l'authenticité et l'intégrité du bien dans son ensemble monumental grâce à la mise en œuvre d'un plan de travail impliquant la communauté locale.
Toutes les interventions mises en œuvre ou programmées sont conformes à la législation en vigueur, ainsi qu'avec des critères techniques et scientifiques stricts. Une attention particulière est portée au traitement et à la réhabilitation des abords des monuments, car ces travaux doivent être assurés par des organisations locales impliquant à la fois la municipalité et la communauté locale.
La gestion du bien est assurée par les services déconcentrés de la Direction générale du patrimoine culturel (DGPC), l'administration nationale chargée du patrimoine culturel. Préservation, les mesures de mise en valeur et de sauvegarde sont assurées par la DGPC qui est chargée d'élaborer un programme annuel et de le mettre en œuvre afin d'assurer la pérennité de l'entretien futur des monuments.
La création d'une zone de protection unique pour les deux monuments ainsi que l'élargissement de la zone tampon ont été cruciaux pour la protection intégrale du bien. Cependant, le cadre plus large en termes de vues importantes du bien depuis la mer nécessitera également un suivi attentif et une protection supplémentaire pour garantir le maintien de l'intégrité.



Architecture classique
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