Ville punique de Kerkuane et sa nécropole






Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse

La ville punique de Kerkuane, situé à la pointe du Cap Bon sur une falaise qui domine la mer, est un témoignage exceptionnel de l'urbanisme phénico-punique. Contrairement à ce qui s'est passé à Carthage, Tyr ou Byblos, aucune ville romaine n'a été bâtie sur cette cité phénicienne, et son port, remparts, quartiers résidentiels, magasins, ateliers, des rues, carrés, les temples et les nécropoles restent clairement tels qu'ils étaient au 3ème siècle avant JC. Le site de la ville punique de Kerkuane a été découvert en 1952. Des fouilles ont été réalisées par l'Institut national d'archéologie et d'art. Les premiers témoignages connus sur le site remonteraient au 6ème siècle avant JC ; alors que les ruines, aujourd'hui visible sur le site, remontent à la fin du 4, première moitié du IIIe siècle av. J.-C. et témoignent d'un urbanisme sophistiqué.

La nécropole d'Arg el Ghazouani, situé sur une colline rocheuse à moins d'un kilomètre de la ville, est un témoignage précieux de l'architecture funéraire punique de cette époque; il s'agit de la partie la mieux conservée de la grande nécropole de Kerkuane, dont les tombes sont dispersées dans les collines côtières à la pointe du Cap Bon.

Critère (iii) :La ville punique de Kerkuane, jamais réhabitée depuis qu'elle a été abandonnée vers le milieu du IIIe siècle av. est un témoignage exceptionnel de l'urbanisme phénico-punique. C'est l'unique cité punique connue en Méditerranée qui recèle une mine d'informations sur l'urbanisme (aménagement de l'espace respectant un plan général préétabli :des rues larges et assez rectilignes forment un réseau en damier, dont les squares sont remplis d'insulae) et l'architecture (défense, national, religieux, structures artisanales, techniques et matériaux de construction). Sur la base des données découvertes, l'archéologue est en mesure de tracer le profil d'une cité punique telle qu'elle était entre le VIe et le milieu du IIIe siècle av. La découverte de Kerkuane contribue considérablement à une meilleure connaissance des sites phéniciens-puniques en Méditerranée.

Intégrité

La ville punique de Kerkuane a conservé toutes ses composantes architecturales et urbanistiques, qui sont situés à la limite de la propriété. Suite à sa destruction par Regulus vers 255 av. la ville a été abandonnée et, contrairement aux autres cités puniques qui après la chute de la métropole carthaginoise, ont été romanisés et ont perdu leurs traits puniques, Kerkuane n'a jamais été réhabité. L'intégrité est menacée par l'érosion marine. La présence d'un mur de soutènement moderne à flanc de falaise vise à ralentir l'érosion du site et à préserver son intégrité. En ce qui concerne la Nécropole d'Arg el Ghazouani, les limites de ce secteur contiennent la partie la mieux conservée de la grande nécropole de Kerkuane.

Authenticité

La « punicité » de Kerkuane se reflète parfaitement dans l'architecture, urbanisme, mode de vie (il semble avoir été en grande partie citadins), la vie socio-économique (diversité et richesse de l'activité économique), ainsi que certaines pratiques religieuses et funéraires. La relation fonctionnelle des deux parties de la propriété, la ville et sa nécropole, doit également être perçu en termes visuels.

Exigences de protection et de gestion

Le bien est protégé par la loi 35-1994 relative à la protection du patrimoine archéologique et historique ainsi que des arts traditionnels. La propriété, propriété de l'État, est géré par l'Institut National du Patrimoine (INP) qui est chargé de l'application du Code du Patrimoine. La mise en valeur du site est de la responsabilité de l'Agence de la mise en valeur du patrimoine. Une équipe rattachée à l'INP est chargée de sa sauvegarde et de sa gestion quotidienne. Un mur de soutènement a été construit contre la falaise pour contrer l'effet négatif du ressac sur les vestiges. La nécropole est clôturée et un gardien permanent est maintenu. Des fouilles archéologiques ainsi que la sauvegarde (restauration) des monuments sont prévues. Une zone tampon qui sera soumise au contrôle de l'INP est à l'étude. Ses limites devraient permettre l'intégration des deux éléments du bien inscrit et les mesures administratives et réglementaires pour sa gestion devraient être définies.



Architecture classique
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