Fonderie de canons, 1488 par Léonard de Vinci

Avec l'aimable autorisation de LeonardoDaVinci.net

Une certaine ambivalence apparaît dans le génie militaire de Léonard de Vinci. Leonardo était irrésistiblement attiré par la possibilité de perfectionner des armes, non seulement comme un défi technique mais aussi plus profondément en termes de principes physiques impliqués. La conception de canons incarnant ses lois bien-aimées du mouvement de percussion (avec des implications acoustiques) s'est avérée particulièrement fascinante pour lui. Mais contre de telles attractions, nous devons opposer son horreur indubitable de la guerre en termes humains.

Certaines de ses conceptions les plus spectaculairement menaçantes pour les machines militaires, les schémas d'arbalètes géantes et autres ont de fortes implications sur le pouvoir des armes de subjuguer leurs créateurs humains, de sorte que l'homme devient le serviteur impuissant de ses propres inventions. Son célèbre dessin d'une fonderie de canons pousse ce sentiment un peu plus loin, subordonnant le dessin soigneusement descriptif des éléments mécaniques à son impact total de bouleversement expressif, alors que les ancêtres lilliputiens du pistolet obscène monstrueux s'efforcent frénétiquement de faire face à leur création. Les implications émotionnelles de ce dessin sont incontestablement les mêmes que sa profetie, rappelant en particulier l'énigme du canon jeté dans une fosse :« Sortant de terre avec un bruit terrible, il étourdit ceux qui se trouvent à proximité et avec son souffle il tuera des hommes et ruinera villes et châteaux. La destructivité brutale de l'homme envers l'homme et la nature est un thème récurrent de ses compositions littéraires.





Léonard de Vinci
Léonard de Vinci