Casbah d'Alger






Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse

La Kasbah d'Alger est un exemple exceptionnel d'une ville maghrébine historique ayant eu une influence considérable sur l'urbanisme dans la partie occidentale de la Méditerranée et de l'Afrique subsaharienne.

En effet, situé sur la côte méditerranéenne, le site a été habité au moins à partir du 6ème siècle avant JC lorsqu'un poste de traite phénicien y a été établi. Le terme Kasbah, qui désignait à l'origine le point culminant de la médina à l'époque ziride, s'applique aujourd'hui à l'ensemble de la vieille ville d'El Djazair, dans les limites marquées par les remparts et construites à la fin du XVIe siècle, datant de la période ottomane.

Dans ce milieu de vie où près de 50, 000 personnes résident, maisons traditionnelles très intéressantes, palais, hammam, mosquées et souks divers sont encore conservés, dont la forme urbaine témoigne d'un effet de stratification de plusieurs styles dans un système complexe et original qui s'est remarquablement bien adapté à un site très vallonné et accidenté.

Critère (ii) :La Casbah d'Alger a exercé une influence considérable sur l'architecture et l'urbanisme en Afrique du Nord, Andalousie et en Afrique subsaharienne aux XVIe et XVIIe siècles. Ces échanges s'illustrent par le caractère spécifique de ses maisons et la densité de sa stratification urbaine, un modèle d'établissement humain où le mode de vie ancestral et les coutumes musulmanes se sont mêlés à d'autres types de traditions.

Critère (v) :La Kasbah d'Alger est un exemple exceptionnel d'établissement humain traditionnel représentant une culture musulmane profondément méditerranéenne, synthèse de nombreuses traditions. Les vestiges de la citadelle, mosquées anciennes, palais ottomans, ainsi qu'une structure urbaine traditionnelle associée à un fort sentiment d'appartenance témoignent de cette culture et sont le résultat de son interaction avec les différentes couches de populations.

Intégrité (2009)

Malgré les évolutions et les risques sismiques subis par le site, la Kasbah d'Alger conserve encore son intégrité. Dans l'ensemble, le caractère esthétique, les matériaux utilisés et les éléments architecturaux conservent leur aspect d'origine qui exprime les valeurs pour lesquelles le site a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1992. La fonction résidentielle continue a renforcé la viabilité du site ainsi que l'intégrité de son image. Les travaux de restauration du patrimoine bâti de la Kasbah entrepris dans le cadre du Plan de sauvegarde et de valorisation sont conformes aux normes locales et nationales et contribuent au maintien de l'intégrité du site. Néanmoins, il existe des menaces à l'intégrité liées à la densification et aux interventions incontrôlées. D'autres risques proviennent des tremblements de terre et des incendies, ainsi que des glissements de terrain et des inondations.

Authenticité (2009)

Les attributs de la valeur universelle exceptionnelle pour laquelle le site a été inscrit sont maintenus. La Kasbah témoigne d'une authenticité remarquable, au niveau de la forme et de la conception (urbanisme très dense), matériaux de construction (briques de terre, enduit de terre et de chaux, pierre et bois) et aussi l'usage (résidentiel, commerce, culte) et les coutumes populaires. La survie des savoir-faire architecturaux traditionnels, notamment dans les métiers du bâtiment et de la décoration architecturale, est un atout majeur à l'appui de la valeur universelle exceptionnelle.

Exigences de protection et de gestion (2009)

La Casbah d'Alger a été classée site historique national en novembre 1991 et secteur sauvegardé en 2003. Le cadre juridique qui assure sa protection intègre les lois 98.04 (concernant la protection du patrimoine culturel), 90.25, 90.29, 91.10 et les décrets exécutifs 90.78, 90,175, 91.176, 91.177 et 91.178. L'État partie considère, cependant, qu'il est nécessaire de réviser les dispositions légales et administratives relatives au bien pour améliorer sa protection et sa mise en valeur.

La gestion du site est confiée à la Direction Culturelle de la Wilaya (province) d'Alger. Il existe un besoin continu de conserver et de réhabiliter le bien afin de prévenir la détérioration du tissu urbain. Des menaces de risques de séismes et d'incendie existent, alors que les glissements de terrain et les inondations constituent toujours une menace possible. Un plan permanent de sauvegarde et de valorisation du secteur sauvegardé (PPSMVSS), codifié par le décret exécutif n° 324-2003 est en cours d'élaboration. Le plan de gestion couvrira ces questions et tiendra compte d'une zone tampon et d'activités de suivi régulières. La Direction Culturelle de la Wilaya, en concertation avec le(s) Président(s) des Assemblées Populaires Communales concernées, est l'agent de mise en œuvre et de gestion du PPSMVSS. Pour renforcer cette action, un texte réglementaire est en cours d'adoption, celui des Agences des secteurs sauvegardés. L'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (OGEBC) est chargé, au nom du Ministère de la Culture, pour la gestion des monuments et sites archéologiques et historiques classés, y compris celles situées à l'intérieur d'un secteur sauvegardé.



Architecture classique
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