Site archéologique de Troie
Valeur universelle exceptionnelle
Brève synthèse
Le site archéologique de Troie en compte 4, 000 ans d'histoire. Ses vastes vestiges sont la preuve la plus significative et la plus substantielle du premier contact entre les civilisations d'Anatolie et le monde méditerranéen en plein essor. Les fouilles commencées il y a plus d'un siècle ont établi une chronologie fondamentale pour la compréhension de cette période séminale de l'Ancien Monde et de son développement culturel. De plus, le siège de Troie par les guerriers mycéniens de Grèce au 13ème siècle avant JC, immortalisé par Homère dans L'Iliade, a inspiré de grands artistes à travers le monde depuis.
Troie est située sur le monticule de Hisarlık, qui surplombe la plaine le long de la côte égéenne turque, A 4,8 km de l'entrée sud des Dardanelles. Le célèbre archéologue Heinrich Schliemann a entrepris les premières fouilles sur le site en 1870, et ces fouilles pourraient être considérées comme le point de départ de l'archéologie moderne et sa reconnaissance publique. Les recherches et les fouilles menées dans la région de Troia et Troas révèlent que la région est habitée depuis 8, 000 ans. Au fil des siècles, Troy a agi comme un pont culturel entre la région de Troas et les Balkans, Anatolie, les régions de la mer Égée et de la mer Noire par la migration, Occupation, commerce et la transmission du savoir.
24 campagnes de fouilles, répartis sur les 140 dernières années, ont révélé de nombreux éléments de toutes les périodes d'occupation de la citadelle et de la ville basse. Ceux-ci comprennent 23 sections des murs défensifs autour de la citadelle, onze portes, une rampe en pavé uni, et les parties inférieures de cinq bastions défensifs. Ces vestiges archéologiques datent pour la plupart de Troie II et VI; cependant, une section du mur le plus ancien (Troy I) survit près de la porte sud des premières défenses. Au cours des 15 dernières années, il est devenu clair qu'une ville basse existait au sud du monticule à toutes les périodes préhistoriques et s'étendait sur environ 30 ha à l'âge du bronze final. Plusieurs monuments, dont le temple d'Athéna et le sanctuaire récemment fouillé, font partie de la ville grecque et romaine d'Ilion, sur le site de Troie. L'organisation urbaine romaine se traduit par deux grands édifices publics en bordure de l'agora (place centrale du marché), l'odeion (salle de concert) et le bouleuterion voisin (maison du conseil).
Le paysage environnant contient de nombreux sites archéologiques et historiques importants, y compris les établissements préhistoriques et les cimetières, tumulus hellénistiques, tumulus monumentaux, colonies grecques et romaines, Ponts romains et ottomans et nombreux monuments de la bataille de Gallipoli.
Critère (ii) :Le site archéologique de Troie est d'une immense importance pour la compréhension du développement de la civilisation européenne à un stade critique de son développement initial. Il documente une séquence de règlement ininterrompue sur plus de 3, 000 ans et témoigne de la succession des civilisations. Le rôle de Troie est particulièrement important dans la documentation des relations entre l'Anatolie, la mer Égée, et les Balkans, étant donné son emplacement à un point où les trois cultures se sont rencontrées.
Critère (iii) :Le site archéologique de Troie témoigne de diverses civilisations qui ont occupé la région pendant plus de 4 ans, 000 ans. Troie II et Troie VI fournissent des exemples caractéristiques d'une ancienne ville orientale dans un contexte égéen, avec une majestueuse citadelle fortifiée renfermant palais et bâtiments administratifs, entouré d'une vaste ville basse fortifiée. Plusieurs autres monuments et vestiges reflètent les caractéristiques des établissements romains et grecs, et d'autres attributs distincts témoignent des colonies ottomanes.
Critère (vi) :Le site archéologique de Troie est d'une importance culturelle exceptionnelle en raison de la profonde influence qu'il a eue sur des œuvres littéraires importantes telles que l'Illiade d'Homère et l'Énéide de Virgile, et sur les arts en général, sur plus de deux millénaires.
Intégrité
Le bien inscrit contient tous les éléments nécessaires pour exprimer sa valeur universelle exceptionnelle. Les vestiges archéologiques permettent encore un aperçu impressionnant de la ville de l'âge du bronze avec ses fortifications, palais et bâtiments administratifs. Des périodes grecque et romaine, deux grands édifices publics au bord de l'agora ont survécu dans un état presque complet.
Authenticité
L'authenticité du site archéologique est élevée, car il y a eu très peu de reconstructions. Celles qui ont eu lieu sur les soutenances ont été réalisées dans le strict respect des principes de l'anastylose. L'authenticité du paysage environnant est également élevée, et représente un développement organique de la préhistoire au siècle présent qui n'a fait l'objet d'aucun développement touristique envahissant.
Exigences de protection et de gestion
Le décret n° 3925 de 1968 du Conseil supérieur des biens culturels et naturels immobiliers, sous l'autorité du ministère de la Culture et du Tourisme, a désigné le site archéologique de Troie comme site historique. La cité antique de Troie a également été enregistrée comme site archéologique de premier degré et une zone de conservation a été créée en 1981 par la décision n° 12848 du Conseil suprême des objets et monuments anciens immobiliers. Les limites de la cité antique de Troie ont été définies par la décision n° 2414 de 1995 du Conseil de conservation des biens culturels et naturels d'Edirne et ont été faites pour coïncider avec celles du bien du patrimoine mondial. Il est ainsi protégé par les dispositions de la loi n° 2863 de la République de Turquie sur la conservation des biens culturels et naturels. En vertu de cette législation, les sites et les biens meubles qui y sont découverts sont propriété de l'Etat et aucun ouvrage ne peut être exécuté sans l'autorisation du Conseil régional concerné. Avec le décret ministériel n° 8676 de 1996, la ville antique de Troie et le paysage environnant ont été inscrits en tant que « parc historique national ». À ce jour, la majorité des zones archéologiques de Troie appartiennent à l'État et sont donc protégées par la loi. À la suite du rachat forcé d'un certain nombre d'exploitations en 1994, 75 % de la ville basse et des cimetières sont désormais propriété de l'Etat et d'autres mesures d'appropriation sont en cours. Le reste des terres appartenant à des particuliers est en culture.
La responsabilité globale de la protection et de la conservation des sites désignés incombe à la Direction générale du patrimoine culturel et des musées. Les institutions collaboratrices au niveau régional sont le Conseil de Çanakkale pour la préservation du patrimoine culturel, le Gouvernorat de Çanakkale et le Musée de Çanakkale.
Le Département des parcs nationaux du ministère des Forêts collabore avec le ministère de la Culture sur les questions concernant le paysage environnant. Un plan pour sa préservation a été préparé par le Département en 1971, révisé en 2010, et constitue le principal document de planification pour la gestion du bien.
