Parc national du Manovo-Gounda St Floris






Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse
D'une superficie de 1, 740, 000 ha, Manovo-Gounda St Floris est le plus grand parc des savanes centrafricaines. A cheval sur les deux zones écologiques, Le parc national du Manovo-Gounda St Floris doit son importance à sa riche faune et flore. Il abrite de nombreuses espèces menacées dont le rhinocéros noir, l'éléphant, l'hippopotame et la gazelle à front roux ainsi que de grandes concentrations d'herbivores.
Ce parc est un exemple intéressant de « carrefour » où les espèces des communautés de savane d'Afrique de l'Est et de l'Ouest, ainsi que celles des communautés forestières du Sud, croiser les chemins. Le Parc est une zone précieuse pour l'étude des changements environnementaux qui se produisent dans tout le Sahel et le Soudan sous la pression de la sécheresse et du surpâturage.
Critère (ix) :Le parc national du Manovo Gounda St Floris contient des formations naturelles extraordinaires. Le Parc est à cheval sur les zones biogéographiques soudano-sahélienne et soudano-guinéenne. Il en résulte une variété d'habitats allant des plaines herbeuses au nord aux savanes avec des forêts galeries au sud. Le bien englobe tout le bassin versant de trois grands fleuves (Manovo, Koumbala et Gounda) avec des plaines inondables herbeuses et des zones humides. Les plaines sont entrecoupées de petits inselbergs granitiques avec, au sud, le massif escarpé de grès des Bongos.
Ce vaste parc, entouré de zones de chasse et avec un corridor fonctionnel vers le Parc National de Bamingui-Bangoran, protège la plus grande savane d'Afrique centrale. Il représente un exemple unique de ce type d'écosystème, abrite des populations viables de différentes espèces typiques de cette partie de l'Afrique et d'autres d'Afrique de l'Est et de l'Ouest.
Critère (x) :La faune du Parc reflète sa position de transition entre l'Afrique de l'Est et l'Afrique de l'Ouest, le Sahel et les forêts tropicales humides. Il contient la faune la plus riche du pays dont environ 57 espèces de mammifères qui ont été bien protégées dans le passé. A cet égard, il ressemble aux riches savanes de l'Afrique de l'Est.
Plusieurs espèces de grands mammifères importants en termes de conservation vivent dans le Parc, comme le rhinocéros noir, l'éléphant, hippopotame, gazelle à front roux (ici à la limite sud de son aire de répartition), Lion, léopard, guépard et chien sauvage. Il y a de grandes concentrations d'herbivores, y compris le buffle, Kob de Buffon, cobe, et bubale rouge. Quelque 320 espèces d'oiseaux ont été recensées dans le Parc, dont au moins 25 espèces de rapaces. Les plaines inondables au nord du parc sont largement suffisantes pour les oiseaux aquatiques, et le bec-en-sabot a été observé dans le parc.
Intégrité
D'une superficie totale de 1, 740, 000 ha, le Parc est presque entièrement entouré par les réserves de chasse de Ouandija-Vakaga et Aouk-Aoukalé (480, 000 ha et 330, 000 ha respectivement), qui offrent une protection efficace contre les menaces pesant sur le bien provenant des zones environnantes. D'autres zones de chasse et réserves sont également liées au bien, résultant en une zone contiguë de 80, 000 km2 d'aires protégées. La propriété est suffisamment grande pour assurer la viabilité des espèces.
Néanmoins, l'intégrité du Parc est préoccupante en raison des nombreuses menaces, braconnage notamment (notamment de rhinocéros, éléphant et girafe) et le pâturage. L'absence de mesures de protection et de gestion des terres a également été constatée lors de l'inscription du bien.
Exigences de protection et de gestion
Le site a le statut de parc national. Elle est régie par le Code de protection de la faune sauvage de 1984 sur lequel se fonde la législation nationale sur la gestion des aires protégées. Au moment de l'inscription, le Parc était géré par une société privée (Manova SA) qui bénéficiait d'un contrat gouvernemental pour la gestion du site. Le Parc était alors considéré comme l'aire protégée la mieux gérée du pays.
Aujourd'hui, la conservation est sous l'autorité du Ministère des Eaux et Forêts, Chasse et pêche, avec une structure composée du chef d'état-major, le directeur général de l'eau, Les forêts, Chasse et pêche, le Directeur de la Faune et des Aires Protégées, les directeurs régionaux, gestionnaires de sites et conservateurs nationaux. Deux bases (Manova et Gordil) sont situées le long du Parc, à l'est et à l'ouest, mais seul le premier est vraiment fonctionnel. Les actions de lutte contre le braconnage sont principalement organisées à partir de ces bases, limité par le manque de personnel, moyens de transport et l'insécurité qui règne dans le Parc.
La région est peu peuplée. Cependant, éleveurs nomades de la région soudanaise de Nyala et du Tchad, avec 30 – 40, 000 têtes de bétail, entrer dans le parc chaque hiver - la saison sèche s'arrête sur leurs routes migratoires saisonnières traditionnelles. Il existe également une activité agricole dispersée et limitée dans les environs du parc.
Les pressions du braconnage et du pâturage mettent en évidence la nécessité d'un plan de gestion ou de développement fonctionnel pour le parc. Ce plan devra prendre en compte le zonage du Parc et sa relation avec les Zones de Chasse Villageoises en périphérie, avec une gestion participative et un Plan d'Aménagement de l'ensemble du territoire nord-est (zones de pâturage et redéfinition des couloirs de migration saisonnière).
La création d'une aire protégée transfrontalière « Parc National de Zakouma (Tchad) – Parc National du Manovo Gounda St Floris » est également souhaitable.



Architecture classique
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