Parc National de la Garamba






Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse

Couvrant de vastes savanes herbeuses et boisées entrecoupées de forêts galeries et de dépressions marécageuses, Le parc national de la Garamba est situé dans la partie nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) dans la zone de transition entre les forêts tropicales denses du bassin du Congo et les savanes guinéo-soudaniennes. Il contient la dernière population mondiale de rhinocéros blancs du nord, sous-espèce endémique de girafe congolaise et une population mixte d'éléphants, combinant des éléphants de forêt, éléphants de brousse et individus présentant des caractéristiques morphologiques communes aux deux sous-espèces d'éléphants. Il se caractérise également par un niveau exceptionnellement élevé de biomasse de grands herbivores en raison de la productivité végétale du milieu. S'étendant sur 490, 000 ha et entouré de 752, 700 ha de trois terrains de chasse qui contribuent à une protection efficace du bien contre les menaces de la zone adjacente, cette propriété est un sanctuaire exceptionnel avec son mélange inhabituel de grands mammifères spectaculaires.

Critère (vii) :Le parc national de la Garamba et ses territoires de chasse voisins offrent une vaste zone parsemée d'un réseau dense de petites sources permanentes qui soutiennent une productivité végétale et une biomasse herbivore exceptionnellement élevées. Cette biomasse se traduit par exemple par la présence de grands troupeaux d'éléphants à certaines périodes de l'année, parfois des troupeaux de plus de 550 individus, un phénomène naturel exceptionnel.

Critère (x) :Le Parc National de la Garamba abrite les quatre plus grands mammifères terrestres du monde, l'éléphant, le rhinocéros, la girafe et l'hippopotame. La population de rhinocéros blancs du Nord est la dernière population survivante de cette sous-espèce. En outre, la sous-espèce de la girafe congolaise est également endémique du Parc. Situé dans la zone de transition entre les centres d'endémisme guinéo-congolais et guinéo-soudanais, le Parc et les domaines de chasse voisins recèlent une biodiversité particulièrement intéressante avec des espèces typiques des deux zones biogéographiques. En plus du rhinocéros et de la girafe, les espèces purement savanicoles comprennent le lion, l'hyène tachetée et de nombreuses espèces d'antilopes. Par ailleurs, les espèces typiques de la forêt sont le bongo, le porc des forêts, le chimpanzé et cinq espèces de petits primates diurnes. Le Parc est aussi l'un des rares endroits en Afrique où l'on peut observer à la fois l'éléphant de forêt africain Loxodonta africana cyclotis et l'éléphant de brousse africain Loxodonta africana africana, ainsi que des éléphants hybrides présentant des caractéristiques morphologiques communes aux deux sous-espèces. Une très grande population de buffles d'Afrique présente également des formes intermédiaires entre le buffle de forêt Syncerus caffer nanus et le buffle de savane Syncerus caffer aequinoctialis.

Intégrité

Le parc national de la Garamba est délimité à l'est, au sud et à l'ouest par les grands fleuves qui constituent des limites naturelles et précises, reconnu par tous. Au nord, il partage ses limites avec le parc national de Lantoto au Soudan du Sud, offrant des possibilités intéressantes de protection au niveau transfrontalier et régional. Dans un paysage vierge, aucune présence humaine ou installation n'était indiquée dans le parc au moment de la proposition d'inscription et la population périphérique était clairsemée. Le parc national de la Garamba est entouré de trois grands terrains de chasse contigus, constituant un écosystème d'une superficie suffisamment étendue (1, 242, 700 ha) pour soutenir de vastes populations de grands mammifères avec leurs routes migratoires saisonnières locales. Les terrains de chasse contribuent à la protection efficace du bien contre les menaces de la zone environnante. Leur valeur est primordiale, en particulier pour le mouvement saisonnier des éléphants et pour le maintien de populations viables d'espèces de brousse.

Exigences de protection et de gestion

Le Parc National de la Garamba a le statut de Parc National depuis 1938 sous l'autorité de gestion de l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN). Il est géré par les trois secteurs administratifs de Nagero, Gangala na Bodio et Beredwa à la limite nord, chacun disposant de bâtiments et d'infrastructures routières. L'établissement d'un plan de gestion est une condition indispensable à la gestion du Parc, étant donné l'importance de ces territoires de chasse pour l'intégrité du bien, ils devraient bénéficier d'une gestion intégrée avec le Parc.

Il est essentiel que l'intégration des communautés locales dans la gestion du Parc et des territoires de chasse périphériques, à travers une approche de conservation communautaire, être mis en place à travers la gestion participative des ressources naturelles.

La surveillance est assurée par les gardiens à travers des patrouilles dans les trois terrains de chasse ainsi que dans le Parc, en liaison avec des patrouilles aériennes régulières de toutes ces zones. L'aspect touristique a été développé et la possibilité, unique en Afrique, du tourisme à dos d'éléphant existait; cette activité pourrait reprendre une fois la situation sécuritaire plus stable.

Les partenariats avec des organismes internationaux et une collecte de fonds suffisante pour une conservation efficace du bien devraient également être renforcés, idéalement comprenant la création d'un fonds fiduciaire.



Architecture classique
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