Aapravasi Ghat
Valeur universelle exceptionnelle
Brève synthèse
Situé sur la baie de Trou Fanfaron, dans la capitale Port-Louis, l'Aapravasi Ghat est le vestige d'un dépôt d'immigration, le site d'où la diaspora moderne du travail sous contrat a émergé. Le Dépôt a été construit en 1849 pour recevoir des travailleurs sous contrat de l'Inde, Afrique de l'Est, Madagascar, La Chine et l'Asie du Sud-Est travailleront sur les plantations sucrières de l'île dans le cadre de la « Grande Expérience ». Cette expérience a été initiée par le gouvernement britannique, après l'abolition de l'esclavage dans l'Empire britannique en 1834, pour démontrer la supériorité du travail « libre » sur le travail esclave dans ses colonies de plantation. Le succès de la « Grande Expérience » à Maurice a conduit à son adoption par d'autres puissances coloniales à partir des années 1840, entraînant une migration mondiale de plus de deux millions de travailleurs sous contrat, dont Maurice a reçu près d'un demi-million. Les bâtiments d'Aapravasi Ghat sont parmi les premières manifestations explicites de ce qui allait devenir un système économique mondial. Le site d'Aapravasi Ghat est un témoignage historique majeur de l'engagement au 19ème siècle et est le seul exemple survivant de cette diaspora moderne unique. Il représente non seulement le développement du système moderne de travail contractuel, mais aussi les souvenirs, traditions et valeurs que ces hommes, des femmes et des enfants emportés avec eux lorsqu'ils ont quitté leur pays d'origine pour travailler à l'étranger et légués par la suite à leurs millions de descendants pour qui le site revêt une grande signification symbolique.
Critère (vi) :Aapravasi Ghat, comme le premier site choisi par le gouvernement britannique en 1834 pour la « grande expérience » dans l'utilisation des contrats, plutôt que le travail d'esclave, est fortement associé aux souvenirs de près d'un demi-million de travailleurs sous contrat se déplaçant de l'Inde à Maurice pour travailler dans les plantations de canne à sucre ou pour être transbordés vers d'autres parties du monde.
Intégrité Le cadre du bien a été modifié par la construction d'une route qui le traverse. Maintenant, moins de la moitié de la superficie du Dépôt d'immigration telle qu'elle existait en 1865, survit. Cependant, les principaux composants structurels d'origine sont toujours debout. Il s'agit notamment des restes des hangars destinés au logement des immigrés, cuisines, toilettes, un bâtiment à usage de bloc hospitalier et une volée hautement symbolique de 14 marches sur lesquelles tous les immigrés devaient poser le pied avant d'entrer dans le dépôt d'immigration. Cependant, le bien est vulnérable au développement dans la zone tampon, dont certains ne sont pas réglementés.
Authenticité Le bien représente le lieu où les immigrants sous contrat sont arrivés pour la première fois à Maurice. Les dessins d'archives et architecturaux du complexe au moment de sa transformation en 1864-1865 témoignent de sa fonction de dépôt d'immigration. Les bâtiments qui subsistent révèlent des aspects importants de l'histoire du système de travail sous contrat et du fonctionnement du dépôt d'immigration. Bien qu'il y ait eu peu de documentation détaillée sur les travaux de conservation entrepris avant 2003 , les travaux les plus récents, y compris la suppression des ajouts indésirables des années 90, a été basée sur une enquête archéologique et une documentation d'archives détaillée, y compris l'ensemble complet des dessins du Dépôt de l'Immigration au moment du remodelage du complexe en 1864-1865. Avant le lancement des récents travaux de conservation et de restauration, deux rapports techniques pour la conservation ont été préparés respectivement en décembre 2003 et mai 2004 par ICOMOS-Inde. Une documentation photographique complète ainsi qu'une documentation architecturale du site ont été entreprises avant le début des travaux de conservation et pendant le processus de conservation. Ceux-ci ont été compilés dans le cadre des rapports périodiques de conservation du bien.
Exigences de protection et de gestion
Le site Aapravasi Ghat appartient au ministère des Arts et de la Culture. Le bien est protégé en tant que patrimoine national en vertu de la loi de 2003 sur le Fonds du patrimoine national et de la loi de 2001 sur le fonds fiduciaire Aapravasi Ghat. Les zones tampons sont réglementées par le conseil municipal de Port-Louis en vertu de la loi sur les collectivités locales. La gestion quotidienne du site relève de la responsabilité du Fonds fiduciaire Aapravasi Ghat. Le Conseil d'administration du Fonds fiduciaire est composé de représentants d'institutions clés telles que le Cabinet du Premier ministre, le ministère des Arts et de la Culture, le ministère des Finances et du Développement économique, le ministère du Tourisme et le Fonds du patrimoine national. Une équipe technique du Fonds fiduciaire Aapravasi Ghat examine tous les travaux de conservation sur le site avec des experts internationaux.
Le plan de gestion du site Aapravasi Ghat (2006-2011) aborde la stratégie et la vision du développement durable à long terme du bien. L'un des objectifs clés exprime la nécessité de mettre en place un soutien législatif pour les zones tampons et d'établir une structure de gestion claire. Il s'agit de mettre en place une protection juridique des Zones Tampons par la promulgation d'un Guide de Politique d'Aménagement. L'objectif est d'orienter le développement vers la valorisation et la revitalisation du territoire, qui détient des attributs associés à la valeur universelle exceptionnelle du bien. Les objectifs clés comprennent également l'élaboration d'un plan de conservation complet, la nécessité de favoriser les liens avec la communauté locale dans les zones tampons, la mise en œuvre d'un plan de gestion des visiteurs et la mise en place d'un centre d'interprétation du bien. Les objectifs de recherche portent sur les Zones tampons et sur le patrimoine immatériel en vue de réaliser un inventaire du patrimoine immatériel lié à l'engagement.
Afin de protéger le cadre et le contexte du bien, il sera nécessaire à moyen terme de progresser dans la mise en place d'outils adéquats pour faciliter la gestion et la conservation du bien et de sa zone tampon et pour permettre l'engagement avec les habitants de la ville environnante afin que la relation entre le bien et ses zones tampons est mieux comprise.
