Réserves Forêt Atlantique Sud-Est
Valeur universelle exceptionnelle
Brève description
Les réserves de la forêt atlantique du sud-est sont situées dans les États brésiliens du Paraná et de São Paulo et s'étendent sur près de 470, 000 hectares, représentant l'un des domaines les plus vastes et les mieux préservés de la forêt atlantique brésilienne, et l'un des biomes les plus menacés du monde. Les aires protégées qui constituent le site contiennent une grande richesse biologique et sont une bonne illustration de l'évolution des rares vestiges de la forêt atlantique du sud-est du Brésil. La région, qui compte un grand nombre d'espèces rares et endémiques, est exceptionnellement varié. Le site présente également un intérêt esthétique exceptionnel, avec son gradient altitudinal allant de la montagne à la mer, son estuaire, rivières sauvages, îles côtières, nombreuses cascades et phénomènes karstiques.
Le site fait partie du domaine de la Serra do Mar et s'étend sur la plaine côtière adjacente, qui comprend le complexe estuarien d'Iguape-Cananéia-Paranaguá. Cette gamme d'habitats, des sommets des chaînes de montagnes aux vastes étendues de plages désertes, garantit sa grande diversité. Cependant, ce sont tous ces écosystèmes et paysages qui expriment le caractère unique de la région.
Critère (vii) :Le site représente l'une des plus grandes zones continues d'exubérante forêt atlantique brésilienne liée aux écosystèmes côtiers. Des montagnes couvertes de forêts denses avec une abondance d'orchidées et de broméliacées aux îles côtières et aux estuaires avec une richesse de vastes mangroves, la propriété offre un environnement naturel d'une grande beauté avec une formidable biodiversité terrestre et marine. Plus de 300 grottes (dont la grotte Casa de Pedra qui possède le plus grand portique du monde à 215 mètres de haut, et la grotte de Santana qui est l'une des plus décorées), les montagnes escarpées et les paysages côtiers à couper le souffle, contribuent à l'intérêt esthétique exceptionnel de la région.
Critère (ix) :Historiquement en partie isolé, la forêt atlantique a évolué en un biome complexe avec une multitude d'espèces endémiques, comprenant environ 70 % des espèces d'arbres, 85 % des primates et 39 % des mammifères. En tant que corridor écologique le plus important de la forêt atlantique, le site représente la meilleure garantie pour la durabilité de l'évolution en cours du biome et de ses écosystèmes marins et côtiers associés.
Critère (x) :La flore et la faune sont extrêmement diverses et très riches. La flore est parmi les plus diversifiées au monde, et dans certaines régions, on peut rencontrer plus de 450 espèces d'arbres par hectare. Quant aux mammifères, ils sont au nombre de 120 espèces, probablement le plus grand du Brésil. Parmi les espèces phares figurent le jaguar, l'ocelot et le chien de brousse ( Speothos venaticus ). La propriété est riche en primates, dont certains sont très menacés, comme le singe araignée laineux ( Brachyteles arachnoides ), le plus grand primate des Amériques, et le petit singe « lion à face noire » ( Leontopithecus caissara ), enregistré seulement en 1990 et endémique à la région. L'avifaune est très diversifiée avec 350 espèces recensées, dont l'Amazone à joues bleues ( Amazona brasiliensis ), classé vulnérable. L'ibis écarlate (Eudocimus ruber), un grand oiseau au plumage rouge vif, est un symbole local.
Intégrité
La zone comprend l'un des vestiges continus les plus étendus et les mieux conservés de la forêt atlantique, encore peu touché par le processus de fragmentation, l'une des plus grandes menaces pour le biome. Heureusement, difficultés d'accès, en raison de ses caractéristiques géographiques associant des montagnes accidentées et des vallées profondes à de vastes zones humides, contribuer à sa conservation. Cela compense le fait que sur les 25 aires protégées qui composent le bien, 12 couvrent moins de 5, 000 hectares chacun. Cependant, il est important de poursuivre la gestion intensive afin que les corridors et les zones tampons efficaces soient maintenus. Les éléments du bien sont également situés dans une région beaucoup plus vaste formant la Réserve de biosphère de Mata Atlântica. Cette zone tampon est protégée par la loi fédérale et fonctionne comme un corridor important. Un programme fédéral de protection de la forêt atlantique est en place pour fédérer les différentes instances de gestion.
Cette région possède les plus anciennes traces de colonisation du Brésil et se situe à proximité de deux grandes villes du pays, São Paulo et Curitiba. Bien qu'il y ait une forte pression de la spéculation immobilière dans cette région côtière, l'impact humain sur l'environnement est minime. La présence de peuples autochtones et d'autres groupes traditionnels tels que les "quilombolas" (communautés formées par les descendants d'anciens esclaves) et les "Caiçaras" (communautés côtières) et leurs systèmes de production ont un faible impact.
Exigences de protection et de gestion
Les structures de conservation qui gèrent le site sont rattachées aux organismes d'État chargés de l'environnement :l'Institut environnemental du Paraná (IAP) et la Fondation pour la conservation et la production forestière de l'État de São Paulo (Fondation forestière). L'Institut Chico Mendes pour la conservation de la biodiversité (ICMBio), une agence fédérale autonome relevant du ministère de l'Environnement, est responsable des zones sous gestion fédérale. Ces institutions conduisent des politiques publiques liées à la protection du patrimoine naturel, utilisation durable des ressources naturelles, recherche et gestion des connaissances, éducation à l'environnement et promotion de la gestion écologique. Compte tenu du large éventail d'organismes de gestion responsables du bien, il est important qu'un bon système de coordination entre les différents organes et les Etats concernés soit assuré.
Les principales menaces sont la fragmentation de l'habitat par les routes, lignes électriques et urbanisation. Il n'y avait pas de routes dans les années 60 et même dans les années 70, et les petites routes qui ont été construites plus tard ne sont plus adaptées aux besoins d'aujourd'hui, y compris le transport de marchandises. Les projets de construction ou d'élargissement des routes génèrent des problèmes de fragmentation accrue, perturbation, couloirs de pénétration de certaines espèces invasives, et une connectivité naturelle réduite. Étant donné que le bien est déjà composé de vestiges de zones de forêt atlantique, il devient de plus en plus urgent d'intégrer le développement de la zone tampon avec la conservation du bien lui-même.
La politique environnementale brésilienne stimule la participation communautaire de la société civile organisée, entités publiques et privées, en fournissant des conseils pour la gestion des aires protégées. La gestion intégrée des aires protégées de la région est également assurée à travers une mosaïque d'aires protégées de la côte sud de São Paulo et de la côte du Paraná (mosaïque de Lagamar). Depuis l'inscription du bien en 1999, plusieurs nouvelles aires protégées ont été créées et d'autres, préexistant, ont été agrandies. Le système de « mosaïque d'aires protégées » introduit dans la législation en 2002 est très positif. Compte tenu de l'évolution dans ce domaine, il serait possible de revisiter ce bien pour intégrer toutes les améliorations récentes de la politique de conservation et aussi pour envisager les possibilités d'extensions de la superficie du bien.
Dans les deux États, Parana et São Paulo, il existe des incitations financières pour les communes qui ont des aires protégées sur leur territoire, renforçant ainsi l'intérêt local pour les zones de conservation.
